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  • Les amis du patrimoine

LA PESTE A SAINTE COLOMBE

Sujet un peu connoté par les temps qui courent, voyons comment nos ancêtres ont vécu la contagion !


Dans les années, 1629 et 1631, la communauté fut cruellement atteinte par la contagion (c'était ainsi que la peste était appelée).

Pour combattre le terrible fléau, des mesures de protection très curieuses furent prises.

Avant le XVIIe siècle, la contagion fit sentir ses ravages en plusieurs circonstances dans les régions agenaise et condomoise. Elle fut apportée de l'extérieur. Nous ne saurions nous étendre sur le développement de l'épidémie au moyen âge et jusqu'au XVIe siècle. Nous nous contenterons de rappeler quelques mesures prises à Ste Colombe dans les années 1629 et 1631. Le corbeau de la communauté, ainsi appelé pour le vêtement noir qu'il portait d'habitude y trouva trop d'ouvrage à faire. Dans les archives, on relève certaines mesures curieuses pour essayer de se garantir du danger.

En 1629, on séquestra dans leur maison, les habitants des maines (domaines avec habitation) de Birac et de Pailhola auxquels on faisait passer à distances les aliments nécessaires. Tous les étrangers furent chassés et nul ne dut recevoir chez soi des gens mêmes venus des régions voisines.

Les avenues du bourg étaient barrées par des chaînes surveillées par des hommes armées. Quand aux personnes des deux sexes entrées chez Jacques Laburthe après sa mort, ils furent contraints de rester chez eux sans en sortir. Ils pouvaient s'approcher des gens sains à plus de dix pas, sous la menace du mousquet. Ce genre de défense était rendu licite, afin de tenir dans l'éloignement les gens cherchant à pénétrer dans les lieux contaminés, en vue du vol ou du pillage. Et cet état de choses se continuait aussi bien de jour que de nuit. Même les chirurgiens et le corbeau qui entraient dans les propriétés pour y cueillir des fruits pouvaient être reçus par des coups de feu (arch. dép.GG225-BB.51).

Dans l'automne de 1631, la contagion reparut très menaçante encore. Alors, le 30 novembre, la jurade délibéra sur les moyens d'échapper à l'étreinte du fléau .L'assemblée fut tenue en présence de maître Biennassis, docteur en médecine. On arrêta :

« Les chats dudit présent lieu seront tués. Secondement, les chiens quy sont nourris audit lieu et juridiction seront attachés ou tués partout, le jour de la publication du présent, à peyne de dix livres pour chaque contrevenant. On désignera plusieurs maisons pour être immédiatement désinfectées encore celle de Laburthe ainsi que plusieurs autres. Tous ceulx qui auraient fréquenté à la maison dit Laburthe depuis son décès seront séquestrés et demeureront à part et il leur sera interdit de fréquenter personne, sous peine de cent livres et oultrement, si eschoit à dix pas, et en cas qui s'approcheront de plus de dix pas, permis de les chasser avec armes à feu et autres armes...

Et attendu les grandes occupations que Messieurs les Consuls ont, pour avoir plus facilement le cœur à l'exécution du présent arrestat, seront commis les dits Barthélémy Laburthe et Armand Rebel, marchands, auxquels est permis de faire exécuter le présent arrestat, comme si les dits consuls mesme y estaient en personne et de pouvoir, comme donneront advis aux d. sieurs consuls aud. présent lieu de ce quy se passera » (arch. dep.E.617).

Mais le fléau n'encontinua pas moins ses ravages et la population en restera longtemps grandement affligée. La mort continuait à frapper à coups redoublés. Les brassiers furent dans la nécessité d'avoir recours, faute de nourriture assurée aux distributions de fèves sèches faites par le seigneur et les consuls. Malgré la pénurie de main d'œuvre produite à la suite de l'exode des paysans se réfugiant sur la rive droite du fleuve, il n'y eut jamais complet de culture et manque absolu de récolte. Mais cet état voisin de la misère se répéta et se maintint longuement.

AD 47, L’orthographe des mots et le texte ont été respectés

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