La foule était nombreuse a apprécié les animations proposées par les Amis du patrimoine autour du Lavoir d’Au Rou. Cette année : chants de Lavandières, séance de lessive et danses occitanes par le groupe tarn et garonnais Lo Reviscol.
Extrait du discours d’accueil de la Présidente, Denise Maraval : C'est un moment de bonheur et d'émotion pour nous, qui récompense notre investissement dans la restauration du site d'Au Rou qui a débuté en juin 2011 pour s'achever en janvier 2016.
L’ancienne fontaine daterait du XVIIe siècle, elle a été démolie dans les années 1965, nous l’avons reconstruite d’après une photo des années 1950.
A cette restauration, nous avons apporté toute notre énergie, notre motivation et notre cœur, notre satisfaction est atteinte en donnant une 2e vie à ce site qui devient un lieu de détente, d’où l’on peut voir les collines, les vignobles et à notre beau village.
La municipalité a complété merveilleusement cette restauration en y apportant fleurissement, et arbres d’essences différentes.
Nous remercions la municipalité pour son soutien matériel et financier ainsi que Groupama.
Nous remercions également toutes les personnes qui nous ont aidées à réaliser cette fête avec divers matériels, brouettes, sono, micro et entretien du fleurissement et de la pelouse.
Petites notes historiques sur les lavoirs.
Les lavoirs municipaux ont été construits au XIXe siècle.
A cette époque, l’hygiène laissait à désirer, était vecteur de maladies, les vêtements étaient très peu lavés, le plus souvent dans les ruisseaux, les mares, les fontaines, les habitants s’y approvisionnaient en eau pour les tâches domestiques, ils s’y trouvaient une eau souillée par les savons, les saletés.
Il apparaissait nécessaire d’éradiquer au plus vite ces maladies tels que la variole, le choléra, la typhoïde.
Par la loi du 3 février 1861 Napoléon III octroya une subvention à toutes les municipalités afin qu’elles construisent un lavoir municipal pour que tous les citoyens puissent laver leur linge.
Les grandes lessives appelées buées se faisaient 2 ou 3 fois par an, au printemps et après les moissons, et les vendanges en dehors des périodes de travail.
Elles remplissaient la lessiveuse d’eau, mélangeaient la cendre, les plantes aromatiques, les draps et mettaient le tout à bouillir, comme nous faisons aujourd’hui.
Il faut imaginer nos grands-mères arrivant avec leurs brouettes, leurs panières chargées de linge sale, parfois aussi avec le bœuf tirant le tombereau rempli de draps de 3 ou 6 mois, aidées de leur mari, seul moment où les hommes étaient admis, car c’était le territoire des femmes, aujourd’hui nous faisons exception.
Autre fois elles fabriquaient elles- mêmes leur savon, voici la recette de Grand- mère :
Un ½ verre d’eau, 1 verre de suif de bœuf, 2 cuillerées de cristaux de soude, faisaient chauffer le tout pour ramollir le suif et obtenir une pâte homogène, versaient ce mélange dans un récipient recouvert d’un carton, démoulait le lendemain et laissaient sécher 2 ou 3 semaines.
Nos mamies frottaient, rinçaient, essoraient, puis étendaient le linge soit sur la haie, il faut vous imaginer qu’une haie arrivait jusqu’à la fontaine, soit sur l’herbe et elles égrenaient lavande et romarin pour parfumer le linge.
Les personnes qui habitaient près du site laissaient sécher, les autres ramenaient leur linge à la maison
Plus tard le savon de Marseille remplaça les cendres et le savon de grand –mère.
Puis dans les années 1950, la machine à laver arriva, adieu aux corvées mais aussi aux nouvelles du village, aux rumeurs, aux qu’en dira-t-on, et aux critiques !
Une expression de la région disait qu’une lessive de gascon, c’est de retourner son linge sale au lieu de le laver.
Il se disait dans le village que c’était le rendez- vous des amoureux, que de secrets cette fontaine cache-t-elle ?
Savez – vous aussi que cette eau est miraculeuse ? Nos anciens disaient que les jeunes femmes qui ne pouvaient avoir d’enfants, venaient en ce lieu, et comme par miracle neuf mois après un petiot arrivait !
Comments